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Un prénom, un diminutif ?

Il y a quatre «âge» où le diminutif peut apparaître. Dès la naissance, le diminutif sera donné par les parents ou bien l’entourage. A la scolarisation, celui-ci sera apporté par les enfants du même âge fréquentés, quoique dans ce cas le surnom est plus utilisé. A l’adolescence, l’enfant a grandi, le milieu dans lequel il évolue également. Puis à l’âge adulte, souvent par le mari ou la femme, il s’agira ici plus de «petit-nom».

On rencontre des diminutifs de deux sortes. Le premier, dans son acception simple, consiste à réduire le prénom de façon à ce qu’il soit plus court à prononcer : Pierre Marie pourrait donner Piem, Jean François sera Jef, Alexandra deviendra Alex… Il y a un rôle affectif que l’on porte au diminutif, une relation imaginaire qui se conserve de la sorte.

Jusqu’à la parole, l’enfant n’a fait qu’entendre son prénom et réagir à celui-ci. Si le prénom est sans cesse modifié, tronqué, l’individu aura du mal à établir son identité complète.

Vers 3 ans, l’enfant s’aperçoit que son prénom lui sert aussi à se différencier des autres, il va donner de plus en plus d’importance à ce qui le définit socialement. Son prénom, c’est son identité et c’est ce qui lui permettra de se présenter à l’extérieur.
Dîtes à un enfant : «tu es une grenouille», il vous répondra «je suis pas une grenouille, je suis Paul». Il n’existe pas encore pour lui même mais par ce qui le nomme. Cet attachement est nécessaire. Dolto racontait qu’un enfant de trois ans rentrait pour la première fois à l’école, à l’appel de son prénom et de son nom il n’avait pas répondu. En rentrant le soir chez lui il dit à sa mère : «maman tu sais à l’école, il y a un petit garçon qui s’appelle comme moi, mais aujourd’hui il n’était pas là». Quel oubli sa mère avait elle fait dans le discours à son fils ? Bien qu’il connaisse ses noms et prénoms, il ne les rapportait pas encore à sa propre personne.

Un autre exemple : Une mère ne s’adressait à son enfant qu’en l’appelant «mon bébé». Dès qu’il fut en âge d’être scolarisée, on lui demanda son nom : «je m’appelle mon bébé ». La maîtresse a tenté en vain de lui expliquer que ce n’était pas son nom, que son prénom ce n’était pas «mon bébé» mais Marine, rien n’y faisait. Elle a donc convoqué la mère pour lui expliquer la situation. Quelques jours plus tard, à l’école, lorsqu’on lui demandait son nom, elle répondait : «mon bébé Marine ». Le «mon bébé» était tellement inscrit comme dénomination pour l’enfant qu’elle considérait son prénom uniquement en annexe.

Dans les premières années de scolarisation, son prénom va prendre un sens. Son rapport avec les autres va être déterminant. Il apprendra aussi à aimer ou détester son prénom, si on change mon prénom, peut être n’est il pas bien pour moi ? Ce qui revient au type de relation affective que l’on entretient et entretiendra plus tard avec soi-même.
Le prénom donne l’identité entière de celui qui le porte. Les diminutifs ou surnom réduisent l’identité et l’enfant n’intègre qu’une partie de sa personne. Chloé devient « chlochlo »… L’enfant n’est pas perçu comme un individu mais comme un objet partiel.
Il en est de même pour tout le champ lexical, qu’importe le mot, il suffit simplement de nommer : un chien est un chien pas un « waf waf ». Il en est de même avec le prénom !!

Propos étayés selon les notions développées en analyse de la pratique et par François Bonifaix dans son livre « Le traumatisme du prénom ».

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