Apprendre à marcher…
Quoi de plus naturel et pourtant, quel exploit !!
Le petit arrive au monde complètement dépendant de l’adulte et parvient en moins de deux ans à maîtriser suffisamment son corps pour se déplacer debout sur ses deux jambes !
Comment respecter le rythme de chaque enfant ?
Faut il l’aider à se mettre assis, debout ou à marcher ?
Chaque enfant a ces réponses ancrées en lui car chacun a dans son bagage génétique tout ce qu’il faut pour parvenir à s’asseoir, à se mettre debout et à marcher sans aucune intervention extérieure.
Que peut on alors faire en tant que parents ou professionnels pour s’inscrire dans ce beau parcours?
L’enfant sera dans un premier temps couché sur le dos sur un tapis, entouré de hochets et de ballons colorés, ce qui va l’inciter à se tourner sur le côté. Puis, pour attraper ses jouets, il va aller vers le plat ventre, ce qui l’amènera à ramper. Il s’entraînera ensuite à revenir sur le dos pour pouvoir se reposer et jouer.
Pendant cette période, l’enfant muscle le haut de son dos, ce qui lui permettra plus tard d’être à l’aise dans la position assise. Il s’exerce ensuite à bloquer ses genoux et à soulever ses fesses… Les prémices du quatre pattes ! C’est à partir de là qu’il peut partir à quatre pattes ou s’asseoir en posant ses fesses sur le côté, lui permettant de muscler le bas de son dos ainsi que son bassin.
Il a donc de manière autonome le choix dans ses positions.
S’il était assis dans des coussins ou dans son transat, il ne pourrait expérimenter ces mouvements qui sont ses premiers déplacements et qui lui permettent de construire sa musculature, nécessaire à son maintient.
En se déplaçant en rampant ou à quatre pattes, il va découvrir des obstacles, qui vont lui permettre de pouvoir se dresser et de découvrir la position à genoux. Il pourra alors se mettre debout et marcher grâce à des supports : tables, chaises, le long du canapé ou encore avec un petit chariot … Enfin, c’est en étant bien exercé, suffisamment musclé, confiant dans ses capacités, et en réussissant à se sortir lui-même d’une situation, qu’il pourra se lâcher et partir avec son propre équilibre.
L’enfant y arrivant seul se retrouve valorisé dans le regard de ses parents et des adultes qui l’entourent. Son estime en ressort enrichie. Choisir lui même ses positions évite alors les situations d’échec (basculer depuis la position assise, se sentir incapable de marcher seul puisqu’on lui donne les mains) et exerce sa volonté et sa persévérance par la répétition de ses mouvements.
Aussi, il faut toujours veiller à verbaliser auprès de l’enfant ses capacités : «tu vas y arriver, tu peux le faire seul, tu n’as pas besoin de moi, tu as des capacités !»
Les accessoires de puériculture comme le youpala, la balançoire à ressort, le tapis d’éveil comportant les boudins pour s’asseoir, les bouées ou encore les arches d’éveil imposées au dessus de la tête de bébé, s’avèrent finalement plus encombrants qu’utiles ! On peut donc tout à fait envisager de les positionner à côté de l’enfant afin de ne pas le bloquer dans ses mouvements.
Propos rédigé selon des notions développées par Michèle Forestier, kinésithérapeute.
CRECHE « LA VOIE LACTEE » (Isère 38)